bittersweet symphony (philane)

philane

bittersweet symphony

samedi soir. tard. la soirée bien avancée. l'alcool avait déjà coulé. les esprits avaient pris le pli du temps. décider à laisser leur fatigue de côté. pour une soirée dans la semaine. personne ne comptait revenir à la routine du lundi sans avoir profiter de leur échappatoire. les corps noyés dans la foule. au rythme de la mélodie imposée. l'anglais profitait de la fin de semaine et de l'absence d'entrainement pour sortir. sortir des dortoirs, du campus, pour se perdre un peu dans la ville. il avait entraîné romane dans son sillage. une promesse silencieuse pour adan. il veillerait sur elle. toujours. les jumelles rogers avaient cette facile compétence de faire retourner tous les regards sur leur passage. volontairement ou non.
romane dans le champ de vision. pas besoin d'être collé l'un à l'autre pour la tenir à l'oeil. pas besoin d'être collé l'un à l'autre pour profiter. alors l'anglais il chante à tue-tête.
« dancin' is what to do,
dancin's when I think of you,
dancin's what clears my soul,
dancin's what makes me whole. »
le bonheur de laisser l'âme guider ses muscles, de laisser la musique prendre possession des veines. dans un jeu bon enfant. mais certains attendent que l'orage gronde, pour provoquer les éclairs dévastateurs, qui feront s'éloigner là où la foudre va frapper. alors que certain fonceront dans le tas, pour limiter les dégâts.

philane

bittersweet symphony

Corps soumis à la sueur, alcool à flot, odeurs mêlées pour ne plus s’échapper des narines. Perdition de l’enveloppe charnelle contre le rythme que le dj pouvait leur offrir. Poupée frôlant les corps, rythme ancré dans l’épiderme, déhanché indécent pour son éducation. Électronique s’offrant le mérite d’être dans les charts, température ambiante plus que satisfaisante, poupée perdue dans le flot, iris d’émeraude ne perdant jamais Philéas de son champ de vision. Passage mouvementée à une nouvelle chanson, nouvelles basses ne la laissant pas en reste sur l’ancienne. — When I'm all alone and it's half past two. Bet you think about it too. Ain’t nobody love you like I do. Like I do Tue-tête entraînant, poupée se perdant dans la foule scandant les paroles, nouvelle de david guetta partant déjà pour devenir un des hits de l’été. Saison estivale démarrant sur les chapeaux de roues, malice imprégnée sur son faciès, enfant capturant le regard de son compagnon. Délice d’une soirée qui ne faisait que commencer, enfant désireuse de connaître l’avenir, désir constant de maîtriser cette vie qui n’était plus sienne depuis son enfance. Pion d’une famille qui lui avait trouvé son utilité. Étrangère de sa propre existence. Poupée perdue dans le flot alcoolisé, l’inhibition des frontières présentes depuis toujours. Rien n’était de trop pour l’enfant, identité forgée de toute pièce pour rentrer dans le club, majorité jamais atteinte à temps pour cette soirée.

philane

bittersweet symphony

les flirts finissent, s’enchaînent, commencent. les verres se rencontrent entre deux sourires. et phil empreinte les pas de ceux qui ont dansés avant lui. aucune question à se poser. un rythme à suivre. une foule dans laquelle se perdre. sans perdre son ancre et sa bouée de sauvetage en vue. à moins qu'il ne soit la sienne. changement de tonalité. quelques mains se lèvent, les gorges se déploient. âmes contentes d'entendre ce qui arrive à leurs oreilles. l'anglais en fait partie. les lèvres ne se fatiguent pas, dans un sourire salvateur. il en avait oublié l'orage qui grondait. ceux qui se permettait de tendre le paratonnerre. l'anglais il a le réflexe de poser les yeux sur la diman. dansant paisiblement. jusqu'à ce que deux mains agrippent ses hanches pour la tirer vers un bassin inconnu. jeu de mains, jeu de vilain. mains habiles, volatiles.
le crocodile en chasse. un voile rouge sur les rétines, alors qu'il croise le regard interdit de romane. sans douceur et sans brutalité, il pousse les corps, atteindre le départ des éclairs. il sait qu'il ne doit pas faire de vagues. pas de violentes, pas celles qui te projettent en arrière. alors la main de l'anglais se glisse dans la sienne. avec fluidité il la sort des griffes sauvages. la fait tourner d'un pas de danse pour l'attirer dans ses bras. les yeux de l'anglais se couvrent d'une violence qu'il offre à celui qui s'est permis de toucher romane. il l'aurait déjà lâché, si il ne voyait pas du coin de l'oeil, l'inconnu revenir à la charge. et philéas se souvient d'avoir promis d'éviter l'esclandre. « fallen people listen up! it's never too late to change our luck. » il espère qu'elle lui pardonnera, pour n'avoir qu'une solution. une solution pour éviter les bleus, les jointures en sang et le regard remplit de jugement. avec toute la délicatesse du monde, sa main attrape son visage. ses lèvres attrapent les siennes. un baiser dangereux. faussement naturel. le palpitant loupe un battement. la réalité d'une décision qu'il serait préférable de garder secrète. discrète.

philane

bittersweet symphony

Réalité brisée, unique action capable de remettre en question une existence, questions se bousculant au gré des évènements. Demoiselle en détresse devant épanouissement d’une poupée. Myocarde stoppé dans sa course effrénée contre la montre, battement manquant pendant l’activité, inspiration stoppée par la surprise. Douce surprise. Délicieuse surprise. Hey, bring it on baby, all your friends. You’re the shit and I love that body. You wanna ball, let's mix it, I swear you're good, I wont tell nobody. Rythme délirant, mains brutes lâchant du lest sur son bassin. Phalanges s’échappant dans les cheveux de Philéas, baiser soutenu par la poupée. Au diable les conventions sociales, au diable les avis de tous, myocarde déchainé par l’adrénaline et sûrement la boisson. Pouvait-elle regretter ? Peut-être que oui. Peut-être que non. Illusion d’une réalité, sûrement un songe un peu trop réel et pourtant tellement étrange. Poupée incapable de penser à mal avec la clique de son propre frère, pathétique enfant suivant encore les règles imposées depuis trop longtemps. Peur qui viendrait la paralyser au petit matin sûrement, amitié troublée et pourtant elle s’enfonçait. Pur produit de l’Amérique, décadence certaine pour s’offrir au crocodile, baiser avec l’anglais, réciprocité importante. Gamine incapable de réfléchir, incapable de se dire que c’était uniquement pour que l’homme derrière puisse se détacher et la laisser en paix. Si seulement elle réfléchissait, technique pacifique qui portait ses fruits, hanches libérées de la pression point voulue. Rupture soudaine, fin sourire parsemant son faciès pour finir par l’écrasante réalité, iris d’émeraude se perdant dans la foule, cherchant l’issue pour ne pas connaître le jugement dernier. — Sorry. Embarras certain. Aurait-elle du continuer ou se stopper ? Aucune réflexion pour la poupée qui s’en voulait de tout briser pour la luxure s’immisçant dans son existence. Son frère aurait sa tête sur un plateau si elle venait à lui parler de cette épisode, si y avait bien des personnes intouchables, c’était cette clique.

philane

bittersweet symphony

flou qui s'empare du paysage. rien ne comptait plus que ce qu'il avait dans les mains. romane. le grondement du tonnerre se rapprochait. deux solutions s'offraient à lui. avec des conséquences bien différentes. mais phil sous la pression il prend la plus évidente sur le moment. décision qui le mettait en danger. il avait brisé la seule règle qu'on lui avait imposé. ne touche pas à elle phil. il avait fait pire que la toucher. en tout cas, le loup le verra comme ça. et Adan arrivera sûrement à noyer le croco sur son propre territoire. phil se réconforta quelque peu à la vitesse de l'éclair, en se disant qu'il faudra déjà qu'il l'apprenne. mais les rumeurs vont bon train sur le campus.

les lèvres se séparent à peine, qu'il se demande pourquoi les excuses font vibrer ses cordes vocales. il secoue la tête, refusant de l'entendre dire un mot de plus. « non non non, t'excuse pas. c'est moi qui suis désolé. » d'avoir profité de tes lèvres pour ne pas briser une promesse tout en, en brisant une autre. merdier pas possible, dans lequel phil a plongé. mais le monde continue de tourner, la musique de jouer, les âmes de danser au gré d'un rythme de musée vivant. « j'aurais peut-être pas du ... » pas vraiment convaincu de devoir le regretter. guide le romane. guide l'anglais avant qu'il ne se perde dans les traits de ton visage et la profondeur de ta rétine. « ton frère va me tuer. » et l'histoire aurait beau être raconté avec panache, peu importe que phil ait embrassé romane pour éviter quelques coups. adan ne l'entendra surement pas.