Un petit verre entre amis (Adan)

Chambre universitaire quitté. Départs improvisés. Tu n’avais pas voulu de contact avec Nyla. Tu savais d’avance comment cela allait se passer. Cela n’a pas manqué. Et c’était le cœur encore plus lourd que tu rejoignais la colocation de tes amis d’avance. Tu avais bien voulu les rejoindre depuis le début, mais tes parents avaient insisté pour que tu restes chez les Goddard, pour l’intégration qu’elle avait dite. Puis elle t’a rappelé que tu n’aurais jamais été Vice-Président si tu avais rejoint tes amis d’enfance. Finalement tu t’étais apprivoisé le décor, entendu avec Nyla. Tu t’étais embarqué dans une aventure que tu n’avais su maintenir. Alors, après confidences, ils t’avaient proposé une dernière fois de les rejoindre. Une énième solidarité. Tu n’avais jamais vraiment su comment vous en étiez arrivés là, si ce n’est que vous être partagés confidences remplies de peurs et d’espoirs. C’était avec les émotions que tu emménageais chez eux. Par chance, une chambre s’était libérée. Les cartons que tu portais, beaucoup trop lourds pour tes maigres bras. Un pas de travers et voilà que les cartons étiquetés fragiles viennent tomber un à un sur le sol de l’entrée. Le regard désemparé, la musique de fond tu semblais ne jamais pouvoir t’en sortir. Tes yeux qui fixaient ton ami jouer, comme avant. T’aurais pu t’assoir sur tes cartons, l’écouter pendant des heures, mais tu étais beaucoup trop tendu. Maxim qui se levait. La beauté qui s’en allait aider. Tu l’avais toujours plus ou moins regardé de loin. Le beau garçon qui faisait tomber chacune des filles sur son passage. Presque toutes que tu te disais. Les joues rougies de honte tu acceptais cependant son aide. « Si tu savais ! » tu répondais, essayant de retrouver un sourire oublié entre les pleurs et les déceptions. Tu te baissais récupérer un nouveau carton « je serais encore plus heureux de vous rejoindre quand tous ces cartons seront enfin dans cette chambre », un petit clin d’œil, un regard en direction des escaliers où attendaient en bas une dizaine de cartons. Pourtant, tu n’avais pas grand-chose. « Vous êtes vraiment sûrs ça vous dérange pas que je vienne, je veux dire, vous avez pris des habitudes à vous » tu demandais pour la centième fois. Tu t’incrustais par besoin, par désespoir de cause. Tu avais besoin d’amis solides pour te faire oublier tout ce qu’il se passait, pour t’épauler. Et pour que, toi aussi, tu sois enfin là pour eux.