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 DEBOIRES ET ENTRETIENS

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Annette Thomas
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Annette Thomas


je suis à Providence depuis le : 22/02/2018 et j'ai rendu : 220

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MessageSujet: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyLun 28 Mai - 22:07


DÉBOIRES ET ENTRETIENS


Depuis peu, les concierges et agents d’entretiens avaient petit à petit disparu des couloirs. Certaines étaient enceintes, d’autres en congé maternité. La Directrice n’avait pas pris en compte ces absences multipliées qui équivalaient au seul concierge restant un boulot monstrueux. Un entretien beaucoup trop complet qu’il devait effectuer tous les jours, accumulant des heures supplémentaires car La Directrice ne voulait pas payer de nouveaux employés. A la suite de nombreuses demandes du concierge pour de l’aide, elle eut l’idée de faire participer les étudiants. Deux premiers prénoms étaient apparus en haut de sa liste. Ils avaient tous les deux été en retard à des cours. Un retard qu’elle ne pouvait punir d’une heure de colle. Mais la raison était suffisante pour les envoyer aider ce fameux concierge. Ce dernier qui se retrouvait devant les deux étudiants. Les différents matériaux à la main qu’ils tendaient aux étudiants. Il avait la mine désolée. Il savait que bien la Directrice les avait punis inutilement. Les deux timides qui se demandaient pourquoi ils étaient là. « Merci de m’aider » alors qu’il répondait. Mais ce n’était pas de sa faute s’il manquait du personnel. Mais bien celle de la Directrice actuellement beaucoup trop feignante.


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Ilse Aliegheri
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyMar 29 Mai - 20:18

Lorsque les mois reviennent on peut s'attendre à ce qu'avec eux se ramènent, parfaitement identiques, les sentiments qu'on éprouvait l'année passée. C'est une erreur. Il y a des printemps qui sont sublimes et au cours desquels on s'exalte ou bien on s'assassine soi-même, qui vous marquent, en tous cas. Et au printemps suivant il se trouve qu'il fait un peu moins beau, peut-être que le cœur s'est usé, également, il ne ressens plus aussi fortement les choses.
Alors les jours s'écoulent sans qu'on les voit passer.
Alors on s'aperçoit qu'il ne nous reste que des souvenirs de ce qui a pu être, et que les écorchures à vif de l'année précédente sont devenues des cicatrices, peut-être qu'un jour la peau repoussera toute neuve dessus.
Ilse n'aime pas repenser à son dernier printemps parce qu'il lui a fait mal, et qu'en comparaison elle a aussi l'impression que plus rien ne lui arrive à présent, sa vie est plane et blanche et vide ; elle termine une année à l'université, une autre année ajoutée au compte que son âge donne, et la seule chose qui reste présente d'un bout à l'autre de son existence est cette insupportable sensation de vide.
Alors il y a un an, la parenthèse de plein s'achevait et elle ne va pas y repenser, surtout maintenant, tout comme elle ne tournera pas la tête en direction d'Adan, sale coup du sort.

Elle ferait mieux que de maudire la direction et se plaindre mentalement que c'est injuste. Elle ferait mieux que de se répéter encore, encore, encore que c'est trop bête que de finir à gâcher de ses heures tout ça parce qu'on n'a pas regarder sa montre une fois, qu'on a en lâché le cadran des yeux quelques minutes de trop. Mais puisqu'il faut être là et faut subir la punition, elle aime mieux ne pas rendre cela pire ; mieux vaut se taire, tout court.
Ça elle sait faire.
Elle sait très bien le faire.
Rien de terrible, dans le fond, c'est surtout contraignant que d'avoir à être là avec des produits d'entretien à la main plutôt qu'ailleurs. Mais elle va s'agenouiller, sans dire un mot et sans penser aussi, s'agenouiller sur le carrelage des toilettes et faire ce qu'on attend d'elle. Nettoyer, elle sait faire ça aussi, et rapidement avec cela, il a souvent fallut le faire avant que ses parents ne se rendent compte de ce qu'elle faisait pour de vrai à la salle de bain.
Ilse lâche un « Avec plaisir » à l'adresse du concierge mais ça sonne mal. Quand elle veut faire de l'ironie, sa voix semble trop grave et son air trop sérieux, les autres ne savent pas à quoi s'en tenir et se creuse davantage encore l'écart qu'il y a entre eux et elle.
Mieux vaudrait qu'elle se taise, mieux vaut qu'elle s'en tienne à ce qu'elle s'était dit, se taire et ne surtout pas tourner la tête, Adan est à côté.
Et faire ce qu'elle sait faire.
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Adan Rogers-Morris
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyVen 1 Juin - 23:59


AND I WANNA KISS YOU, MAKE YOU FEEL ALRIGHT
I WANNA CRY AND I WANNA LOVE
BUT ALL MY TEARS HAVE BEEN USED UP
[SONG]

Ça aurait pu être un jour comme un autre. Un jour à réviser à la bibliothèque, à courir avec Nicholas et Maxim, à boire un coup avec Philéas, à dessiner avec Romane. En réalité, tu aurais pu passer la journée avec les personnes habituelles. Des amis que tu avais retrouvé depuis plusieurs mois maintenant. Tu te demandais encore comment tu avais fait pour ne pas passer davantage de temps avec eux. Un moteur au quotidien qui nourrissait tes baisses de moral. Le rendez-vous ménage te motivait autant qu’aller en soirée ou jouer au basket-ball. Tu n’avais aucune envie de passer des heures, près d’un toilette parce que tu avais eu le malheur d’être quelques minutes en retard. Ces quelques minutes parce que tu étais resté trop longtemps dans ta chambre à parler avec Leo. Tu ne voyais plus l’heure passer lorsque vos messages s’envolaient dans les fibres optiques. Le temps était rapide, intense. Ici, le temps se coupa. Une mâchoire qui se crispait, le sang qui freinait, la gorge qui se nouait. Deux ans de ta vie se retrouvaient sous tes yeux. Deux ans que tu n’avais pu oublier. Tu avais tenté parfois, sous les regards effrénés d’autres filles. Mais elle revenait toujours à toi. Davantage lorsque Nyla évoquait les soirées palpitantes des Pussy Slayers. Tu voyais bien que la Diman n’était pas d’humeur. Qu’elle ne prenait pas plus plaisir que toi à se retrouver là. Tu restais en retrait. Elle ne te regardait pas. Pas un seul instant. Un remerciement que tu n’évoquais que par hochement de tête. Le concierge qui partait déjà, vous laissant seuls, sans attendre. Tu aurais aimé le retenir, au pire qu’ils vous regardent. Qu’il soit la justification du blanc pesant qui régnait entre vous. Tu t’en allais chercher les produits d’entretien. Le regard dans le vide. Tu n’osais l’observer. Tu savais que ton cœur allait perdre un souffle en remarquant son ignorance. Tu n’osais même pas souffler. Des produits que tu tendais à la fée. Tu tentais un sourire, léger. Une sorte de « désolée que tu sois tombée sur moi ». Et puis, d’une pensée folle subite tu lui lâchais « Si tu veux je peux partir. Je me taperais une heure de colle, ce n’est pas grave ». Peut-être valait-il mieux. Le cœur qui s’arrêtait déjà de battre. L’esprit qui ne voulait que se remémorer. Tu rêvais déjà de vos moments qui n’étaient plus que des souvenirs. Tu te mordais la lèvre. Tu restais à plusieurs mètres d’elle, sans bouger. Attendant sa réponse. Au fond de toi, si l’ambiance était pesante pour certains, pour toi elle était réparatrice. Combien de fois vous étiez juste échangées quelques mots en soirée avant de voir l’autre auprès d’un inconnu. Le regard qui se perdait sur la porte à côté. Tu ne voulais pas lui imposer tes yeux douloureux.
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Ilse Aliegheri
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyDim 3 Juin - 12:26

Ce n'est pas qu'elle est énervée si elle évite son visage et ses yeux, surtout eux, et ce n'est pas vraiment non plus qu'elle a peur des coups qu'ils pourraient lui mettre en plein dans les poumons. Parce que c'est déjà arrivé et qu'elle a toujours réussi à reprendre son souffle, l'air finit par se frayer un passage et la vie coure dans ses veines tout comme sur le calendrier. Il paraît que le temps est un remède souverain ; c'est ce qu'ils disent tous. Il paraît que c'est le temps s'enfuyant qui finira par alléger tout cela, parce qu'Ilse se doute bien qu'une seule année ne suffit pas pour se guérir du poids de deux, elle sait dans le fond qu'elle n'est pas encore assez forte, pas bien solide face aux souvenirs, et c'est peut-être pour ça qu'elle fait comme si elle l'ignorait pour le moment, même si c'est infantile.
Voilà, elle n'est plus une enfant et du temps a passé. Elle peut prendre une inspiration. Il y a douze mois elle s'était retrouvée à pleurer entre les bras de Rebecca, mais aujourd'hui elle est capable de doucement tourner la tête et de voir son sourire timide. Là il faut qu'elle ignore ce que murmure son corps, oui c'est toujours bizarre mais ça n'est plus pareil qu'avant, l'avant-avant-avant s'il faut découper les années en périodes.
Ilse saisit avec automatisme les produits d'entretien qu'il lui tend mais ne bouge pas. Elle ose le regarder à présent, aussi c'est plus facile parce que ses prunelles à lui dévient et l'évitent, et brusquement elle aimerait dire : bon sang mais pourquoi donc, comment est-ce qu'on en est arrivés là. Est-ce que cette porte est plus intéressante que mon visage qui ne rêve que d'hurler, sauf que ma voix est morte ?
« Ne dis pas de bêtises. »
Il est loin, et ce n'est pas elle qu'il fixe.
Elle ne sait plus lire dans ses yeux ni dans les profondeurs de ses mots, sûrement parce que ces mots sont pauvres, et rares de manière générale. Il y a eu bien peu d'occasions, peu d'occasions depuis la fois finale.
Oh et puis quelle est l'utilité que de penser, franchement, ça la ramène à des tas de choses qui lui font mal, et c'est suffisamment difficile comme cela de respirer, seconde après seconde, sans qu'elle en rajoute d'elle-même. Mieux vaut se préoccuper du présent, c'est le présent et ce qu'il y a à faire qui devraient l'occuper toute entière, comment est-elle censée gérer cela alors qu'il lui a proposé de s'en aller et qu'elle en a immédiatement rejeté l'idée.
Ça lui semblait un peu extrême, comme solution. Est-ce qu'il croit que sa présence lui est intolérable, ou bien est-ce que c'est lui qui ne supporte pas la sienne ? C'est parfaitement envisageable. Quoi qu'il en soit, Ilse a toujours eu l'habitude de faire avec les circonstances, elle ne change rien et ne subit pas vraiment, mais courbe l'échine en tous cas.
« Je suis... désolée Adan. Il vaudrait peut-être mieux qu'on en finisse le plus vite possible. »
Elle ne sait pas trop pourquoi elle s'excuse, peut-être est-ce un désolé global lancé comme ça, pardon d'être là, encore sur cette planète et pardon d'avoir rendu les choses pires, pardon de t'avoir fait du mal et n'avoir pas été en mesure de comprendre. Elle voulait se montrer énergique et déterminée à en finir avec la punition rapidement, sauf qu'elle est incapable de bouger, c'est à peine si elle a remué des mains en s'exprimant, ce qui faisait étrange étant donné qu'elle tient encore ces stupides bouteilles.
Et maintenant, elle fixe le carrelage.
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Adan Rogers-Morris
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyDim 3 Juin - 15:20


Come up to meet you, tell you I'm sorry
I had to find you, tell you I need you

Oh let's go back to the start


Réaction infantile. Peut-être bien. En réalité, tu cherchais juste son bonheur. Comme depuis le début. Tu avais, depuis votre première rencontre, tenter de la rendre la plus heureuse. Par toutes sortes de moyens qui marchaient plus ou moins. Mais ça marchait. Parce que vous vous compreniez. Vous étiez sur la même longueur d’onde. Rien de saccadé. C’était vous, dans un esprit unifié. Aujourd’hui, il n’en restait plus que des morceaux. Un verre qui s’était brisé et qui ne pouvait se recoller sans retrouver sa beauté. Quand bien même Ilse et toi vous retrouveriez, il n’y aurait plus la magie du passé. Cette magie qu’on ne remarque plus. Ce ne sont que des hésitations et incompréhensions. Tu semblais à peine avoir réussi à répondre à ses envies. Le fait de partir. Ce n’était pas son caractère que d’être lâche. Cette femme que tu avais toujours trouvé forte. Mais l’était-elle assez pour que vous restiez plusieurs heures ensemble ? Toi tu ne l’étais pas. Déjà ton cœur qui s’arrêtait de battre, tes muscles qui s’étaient redits. Elle était là, sans que tu ne puisses la toucher ou lui parler. Les démons d’autrefois qui collaient à l’ambiance. « Je ne dis pas de bêtises Ilse. Tu ne veux pas me voir, à quoi bon rester ? » tu répondais, la voix qui se faisait lourde et chaude. Les cordes vocales n’étaient plus cristallines, la naïveté et l’insouciance n’étaient plus de la partie. Si Ilse était désolée pour toi. Toi, tu étais frustré. Une relation que tu rêvais encore parfois. Son regard que tu appuyais en soirées. Son corps dans les bras de d’autres. Tu soufflais. D’un coup subit tu te dirigeais vers le premier toilette, celui juste en face de vous. « Je suppose que tu préfères qu’on fasse ça chacun de notre côté. » tu ne savais pas pourquoi tu répondais aussi sèchement. Peut-être parce que tu savais que tu n’aurais jamais ce que tu voulais. Le passé. Le passé s’était envolé et ne laissait que des traces sèches et dures à se souvenir. Elle n’était plus tienne tandis qu’elle ne semblait plus compter à ses yeux. Son regard qui se faisait vide. Pas même l’ombre d’un sous-entendu, d’un rapprochement éventuel. Tout était réduit en cendres. Ton corps qui lui tournait le dos. Tu étais déjà à genoux, le chiffon dans une main, le produit dans l’autre. Un léger regard dans sa direction. « Pas de travail d’équipe ? » Ilse qui était début. Toi aux pieds. Le regard suspendu à son regard. Comme la métaphore de l’amant qui aimait la femme mariée. La métaphore de l’homme qui était prêt à tout pour une femme déjà prise. L’homme qui se soumettait aux courbes d’humeur de cette dernière. L’homme qui n’arrivait plus à vivre sans l’attention perpétuelle de celle qu’il n’aurait jamais. L’homme qui attendait, les genoux tiraillés sur un sol froid, la bonté de sa belle.
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Ilse Aliegheri
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyDim 3 Juin - 21:10

Le problème c’est peut-être qu’elle ne sait plus tellement comment se positionner par rapport à lui. Ils n’ont plus jamais vraiment discuté, ça s’est fini pour ainsi dire en bain de sang – l’année dernière, Ilse se rappelle qu’elle n’a jamais autant eu l’impression d’avoir les veines creuses, c’est donc que tout devait s’être jeté à l’extérieur, qu’on l’avait dépouillée, laissée vide.
Le problème c’est que rien ne peut naître du vide ou du silence. Et donc en conséquence, ils n’ont pas pu s’inventer de suite, se trouver une forme vers laquelle évoluer, alors elle ne sait pas que faire ni que dire à chaque fois qu’elle le retrouve comme cela, face à elle.
Et ça la tue de ne pas comprendre, ça la tue de ne pas le suivre et ça la tue aussi de se souvenir qu’il n’en était pas comme cela avant, avant-l’avant-avant, et ça la tue encore de se rendre compte, mais toujours après coup, que sa voix est trop grave et qu’elle se casse.
« Comment est-ce que tu peux savoir ce que je veux ? »
Il faut qu’elle se souvienne de ce pour quoi ils sont là ; certes pas pour régler ce qui ne l’a pas été, et lui restera peut-être avec ce goût épouvantable jusqu’au jour de sa mort. Non, ils doivent… ils doivent faire exactement ce qu’Adan est en train de faire, et elle ferait mieux de l’imiter, se remuer elle aussi. Puisqu’il semble avoir choisi là où il voulait commencer, elle n’a qu’à prendre un autre côté, il y a suffisamment à faire pour qu’ils ne se marchent pas dessus.
Mais le problème c’est le ton qu’il emploie, et les mots qu’il n’arrête pas de lui jeter à la figure. Pourquoi ?
« Arrête de présupposer… » Elle a faillit crier. Elle a encore eu un petit geste des mains tout en fermant les yeux, rien qu’une demi-seconde, le temps que la suite de la phrase lui traverse l’esprit : pourquoi penses-tu cela ? Mais aussi trop de temps pour qu’elle ne puisse pas se reprendre et s’arrêter.

Le problème, c’est qu’il ne faut pas qu’elle réagisse comme cela. Elle se calme, baisse les bras, a l’air de reprendre contenance, mais ne fait que le regarder lui qui pourrait lui être de dos et pourtant a tourné la tête de son côté, lui qui a suspendu son geste et qui a l’air d’attendre. Des mondes d’indécision sont entre les secondes. Elle fait un choix, très vite.
« Ça sera plus rapide. » D’un mouvement décidé, elle s’agenouille à peut-être un demi-mètre de lui, distance qui lui paraît minimale sans pour autant contredire à l’exécution de leur tâche. Mais ça ferait bizarre de s’y atteler presque d’un même élan ; Ilse a le cœur qui flanche, elle voudrait, elle aimerait au moins lui faire savoir que de son point de vue à elle ils ne sont pas opposés.
« Ce n’était pas contre toi, c’est juste que… J’essaie… J’essaie de faire les choses au mieux, pour toi. »
Le problème, c’est ce trop tendre de son ton tout à coup, et peut-être qu’Ilse redoute, aussi, de trop se dévoiler. Elle n’a jamais vraiment su parler. Et le problème, c’est que pendant qu’elle cherchait ses mots, son coude a heurté la bouteille qu’elle venait juste d’ouvrir et poc, la voilà renversée, une petite flaque se forme déjà en cercle autour du goulot, et tout ce qu’elle venait d’entamer se brise. « Merde. »

Le problème.
Le problème.
Le problème.
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Adan Rogers-Morris
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyDim 3 Juin - 22:27

Oh it's such a shame for us to part. Nobody said it was easy. No one ever said it would be so hard
Oh take me back to the start

Et c’était bien la première fois que vous pouviez parler. Les rencontres passées étaient entre-coupées d’inconnus d’un soir, d’amis alcoolisés et de gêne. Ici, ils étaient confrontés, sans aucune sortie de secours. Puisqu’elle avait voulu que tu restes. Alors tu restais. Mais la coopération n’était pas de mise. Les silences et les prises de distance étaient toujours aussi forts. Un soupir. Les paroles qui s’échangeaient de plus en plus rapidement. Un échange de sourd pour autant. Il n’y avait pas plus de profondeur. Tout comme vos regards vides. Pourtant, tu avais le cœur rempli. Rempli d’elle. Si certains recoins resonnaient le nom de Leo. Les morceaux n’étaient composés que des pièces de souvenir de votre couple. « Je ne sais pas justement. Ilse j’essaye de te comprendre » tu répondais sèchement, le balais de toilettes à la main, s’enlevant brusquement. Le mur des toilettes qui se recouvrait d’eau. Mais tu n’en avais que faire. Tu t’en foutais bien que les toilettes soient propres ou même que tu attires davantage les foudres de Madame Thomas. Ce qui comptait ici, était cette amoureuse perdue. Celle dont tu tentais d’oublier les iris, les rires et les soupirs. La voix qui s’emportait, des deux côtés. La voix qui tentait de se faire entendre, mais qui ne trouvait d’écho que le vide. « Non je n’arrêterai pas de présupposer tant que tu m’auras pas dit ce que tu veux vraiment ». Tu insistais, lourdement, certes. Mais tu ne pouvais pas te permettre de ne pas saisir l’occasion. Tu ne pouvais pas la laisser filer, une nouvelle fois sans comprendre ce qu’il se passait entre nous. Tu avais la rage de savoir, aujourd’hui, à l’instant. Mais tu voyais bien que c’était trop tard, ou alors trop tôt. Vous vous étiez réciproquement enfermés dans des bulles impénétrables. Ou du moins, vous ne laissiez pas l’autre s’en approcher. Sa décision qui se faisait rapidement. Pas d’équipe. Plus de duo. Plus d’Ilsadan. S’il existait un duo, il était rempli d’incompréhensions. Tu t’approchais, toujours ton balais à la main. La main qui se plaquait non loin d’elle. « Tu essayes de faire les choses au mieux pour moi ? » on pouvait t’entendre à travers les murs, la voix qui voulait faire ressentir. « Tu ne sais pas ce que je ressens ». Tu finissais, le cœur serré. Tu étais prêt à t’en aller à ton toilette lorsque, d’un coup brusque le nettoyant tomba sur le sol, laissant une flaque tout le long. Instinctivement, ton corps se déplaça vers celle que tu redoutais. Ta main qui effleura la sienne, la main qui balançait le flacon. « Fais attention ». D’une voix presque autoritaire, de sourcils froncés, tu ne t’empêchais pourtant pas de rester près d’elle. Davantage protecteur. Quelques secondes où tu pouvais sentir son parfum, admirer la courbe de son cou. Tu aurais pu te lever, saisir une autre bouteille, lui tendre et retourner à tes affaires. Mais tu n’y arrivais juste pas. Tu n’avais certainement pas compris le but de la journée, mais tu en saisissais la possibilité d’en faire une opportunité. Tu rêvais déjà d’une page tournée, d’un livre nouveau.
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Ilse Aliegheri
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyLun 4 Juin - 21:10

Le verbe l’enfonce, il est long et rejeté à la fin de sa phrase : comprendre.
Le verbe est long et marquant ainsi rejeté à la fin de la phrase, Ilse a la sensation que c’est dans sa gorge qu’il s’enfonce. Et sous ses yeux, Adan s’agite avec son balai à la main, mais pendant deux ou trois secondes elle ne le voit plus vraiment ; les souvenirs peuvent avoir ce pouvoir aveuglant. Entre les paupières et l’iris, durant ces quelques secondes, ce qui passe n’est pas une succession de lumière et de noir, mais la pensée douloureuse que ça n’était pas du tout comme cela, entre eux auparavant.
« Je croyais qu’on ne savait plus faire ça. »
Elle se rappelle de la simplicité de leurs débuts, leur allure d’évidence, et de cette sensation incroyable d’être mieux comprise qu’elle ne l’avait jamais été, et puis d’avoir sa place aux côtés de quelqu’un, de manière bien plus saine que ça ne l’est avec son frère. Il faut qu’elle se souvienne, aussi, parce qu’on ne peut pas ôter le filtre décoloré des choses passées, que cette belle illusion s’est cassée la figure. Est-ce qu’ils se sont vraiment compris, en vérité ? Elle a envie de croire que oui, mais c’est amer, parce que si ça n’a pas pu marcher sur le long terme avec Adan qui avait l’air d’être son alter-ego, alors il semble peu probable que ça fonctionne avec qui que ce soit d’autre un jour.
Mais Ilse s’habitue à vivre avec le vide et les incertitudes, avec ses peurs inavouées et serre les dents : l’avenir viendra de toute manière. Il lui suffit d’attendre.
« Arrête. Arrête, arrête juste. »
C’est un genre de mantra, une corde qu’elle pourrait dérouler pendant des heures et des journées sans fin, sauf qu’il lui faut d’autres mots pour que les choses soient posées de façon claire. Et plus il semble lui en demander de nouveaux, plus elle a l’air de les perdre, elle. Avec lui elle n’arrive pas à se comporter comme avec tous les autres, il aurait sans doute mieux valut qu’elle se taise depuis le commencement, seulement ça paraissait impossible. Il aurait mieux valut, sûrement, parce qu’il n’a pas l’air de l’écouter, en fait.
Il s’en moque, ou bien il ne la croit pas.
Il faut qu’elle se rappelle d’expirer, chasser profondément tout l’air de ses poumons.
« J’ai dit j’essaie, Adan. »
Elle a renversé par mégarde un flacon et l’odeur du produit d’entretien lui envahit le nez tandis qu’elle écarte rapidement sa main de la sienne, évite ses yeux et ramasse son reproche sans broncher. Elle s’attèle à éponger la flaque, mais cette tension dans l’air n’est pas soutenable, au fait.
Ce n’est pas vivable.
Ilse se demande ce qui peut l’être.
« OK, il faut… il faut que tu me dises si tu veux qu’on se taise et qu’on s’évite dans les couloirs ou comment est-ce que tu vois les choses, parce qu’on ne peut pas continuer comme ça. »
Elle s’est promise en quelque sorte de ne jamais se laisser abattre et de toujours aller de l’avant. Certes, depuis un bon bout de temps c’est difficile, et elle ignore comment est-ce qu’il va lui être possible de continuer. Mais un jour… un jour elle s’est juré qu’une solution se présenterait, qu’elle trouverait un moyen – leur rupture ne l’a pas condamnée, elle trouvera un moyen de rendre sa vie vivable.
Elle attend juste ce jour.
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Adan Rogers-Morris
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyMer 6 Juin - 2:02

I hate to turn up out of the blue uninvited but I couldn't stay away, I couldn't fight it.
I hope you'd see my face & that you'd be reminded, that for me, it isn't over.

Les mots qui étaient lourds, remplis de sens. Les paroles que tu avais de plus en plus de mal à assimiler. Tu respirais un coup, la poigne de ta main devenant plus forte. Elle était là physiquement. Emotionnellement tu ne savais plus trop, et il semblait à ses paroles que c’était réciproque. IL y avait dans votre relation, comme un vide. Comme si Dieu avait abandonné l’idée de créer cet espace. Il aurait alors laissé le champ vide, dans l’incompréhension des habitants face à cet endroit rempli de mystères. C’était sensiblement ce que tu ressentais, et certainement ce qu’elle devinait de vous. Mais tu cherchais à savoir. Tu t’imposais dans la zone de non droits avec tes suppositions et tes réflexions. Tu étais rarement comme ça. Souvent dans la réserve, à regarder la situation se dérouler sous tes yeux. Quelqu’un de passif qui préférait laisser les autres agir. Hocher la tête généralement. Seulement tu ne pouvais rester impassible devant le fantôme du passé. Elle était là, cherchant une position. La mâchoire fermée, les dents qui restaient collées. A ses mots, tu attendais quelques instants. Tu voulais riposter, ne plus lui donner de secondes de répit. Mais tu n’y arrivais pas, comme si tous ces mois à vous éviter devaient être concentrés en une longue discussion de quelques minutes. Comme si vous aviez attendu à la dernière seconde pour cette ultime explication avant que le temps ne s’écoule à jamais. Tu soufflais, détournais le regard un instant. Tes pensées se montraient tranchantes, tes proposes tentaient de venir stabiliser les émotions. Le balais qui tombait, au moment où tu entendis le flacon se renverser. Un élan de protection. Remercié par des questionnements infinis. « Je ne peux pas t’éviter » tu sortais la bombe, petit à petit. Vous aviez tenté pendant des mois de ne pas être dans la même pièce, de ne pas sortir avec les mêmes personnes en même temps. Un jeu sans fin qui était devenue une routine telle que vous aviez fini par l’apprivoiser. Mais voilà que le destin vous faisait vous rencontrer. Une ultime fois. Pour une ultime explication, certainement. « Ecoute, je vois bien, ouais t’essayes. J’ai l’impression c’est pas assez... » l’enfant frustré « c’est juste… » la voix qui avait du mal à avouer. Le regard qui ne croisait plus le sien, qui n’osait plus. Les mains qui cherchaient à retrouver la bouteille, à défaut d’effleurer celle de la Diman. « Nyla m’a bien dit les personnes avec qui tu as flirté. Je ne voulais pas t’ignorer, mais voilà. Dès que je te voyais, je voyais ceux qui allaient venir me remplacer ». La bombe était balancée, elle n’attendait plus qu’à exploser. « Alors oui, désolé, j’ai jamais été clair, mais je pouvais pas » te laisser tomber, t’oublier et faire comme si tu n’avais jamais été rien pour moi. Tu avais envie de te relever, de supprimer les paroles que tu venais de lâcher, te remettre au travail. Mais tu n’y arrivais pas. Ton corps était encré dans le sol et attendait une réponse, un signe. Tu savais bien qu’au fond, ce qu’elle allait dire marquerait le fin mot de l’histoire. Tu avais peur. Mais tu avais besoin de cette claque. Pour tourner la page, sûrement, une bonne fois pour toute. Si seulement tu en avais l’envie. Si seulement Ilse était remplaçable.
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Ilse Aliegheri
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyJeu 7 Juin - 21:30

C’est dangereux d’attendre, parce qu’elle peut aussi bien passer sa vie à faire cela, immobile face à une porte grande ouverte, attendre, attendre et s’affaisser au fur et à mesure que le temps passe si la solution ne vient pas. C’est juste, peut-être qu’au fait elle a peur, car les angoisses empêchent de réfléchir et de bouger. C’est bien trop terrifiant, d’envisager faire un mouvement, ça risquerait de rompre son tout fragile équilibre, mieux vaut attendre en oscillant que de risquer la chute.
C’est dangereux d’attendre, on peut passer sa vie à foncer droit dans les couloirs, à faire semblant d’être en retard ou de répondre à un message pour ne pas avoir à aborder l’autre, rien de plus que : salut. Ça va ? Oui très bien. À plus.
C’est dangereux d’attendre, on peut perdre ses cheveux et sa chair, perdre toute la liquidité de son cœur et finir desséché, devenir fou au final devant ce qui ne vient pas, alors on se console, on se raccroche à des issues qui n’ont pas de sens commun.
Non, autant être réaliste. Ils ne peuvent pas s’éviter tout le temps malgré la grandeur du campus.

Et même s’ils y arrivaient, on n’a pas besoin de se voir en vrai pour être hanté par des fantômes et Ilse a l’impression d’être face à cela en ce moment, à un fantôme désincarné de ce qu’il a pu être. C’est la première fois qu’ils se parlent, du moins la première fois qui compte et c’est visible qu’il cherche ses mots, se cherche peut-être, cherche le sens, la source ou bien la direction à prendre. Elle laisse venir petit à petit en le fixant ; lui évite son regard, peut-être que ça lui facilite les choses.
Sauf qu’elle est très vite forcée de réagir.
« Nyla ? » Qu’est-ce que fait son prénom, là entre eux deux, elle s’attendait plutôt à des reproches. « Pourquoi est-ce que Nyla te raconte ça ? »
Peut-être que ça l’agace sur les bords : franchement, elle ne s’est jamais permise de quérir des renseignements sur ses affaires à lui – peut-être aussi qu’elle n’est pas fière, ne s’est toujours pardonné ce qu’elle a fait le soir de leur rupture. Mais mieux vaut ravaler cela le plus rapidement possible ; de toute façon, il lui semble comprendre qu’il ne s’agit pas d’elle. C’est une partie d’Adan, c’est une de ses facettes, alors elle se force à prendre un ton plus calme parce qu’il faut qu’il règle ça.
« C’est quoi, tu as peur qu’on t’oublie ou… tu as besoin de reconnaissance, de sentir que tu as une place à part dans la vie des gens ? »
Si sa présence ne lui rappelle que le fait qu’elle respire et évolue sans lui… ça fait mal dans la gorge, toujours, encore. Ilse se relève d’un coup et fait deux pas désordonnés avant de lui tourner le dos.
Ce n’est pas ce qu’ils sont censés faire, mais c’est trop tard pour faire machine arrière à présent. Elle serait incapable de faire son nettoyage comme si de rien n’était, comme si elle n’avait pas, encore, cette fichue chose en travers de la gorge.
« Je ne pourrais jamais te remplacer. » C’est lâché. C’est sincère et c’est grave. Il faut qu’elle se souvienne de respirer. « Il y a des choses qu’on ne retrouve pas, on… on apprend juste à vivre sans. »
Trouver des substituts, des solutions ou bien l’oubli ; les mois s’en vont, la peau se creuse de rides et puis un jour, on espère que ce sera supportable. Même si c’est dangereux d’attendre.
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Adan Rogers-Morris
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptySam 9 Juin - 13:11

You're the only one I wish I could forget. The only one I love to not forgive.
And though you break my heart, you're the only one

Un moment de silence. La bombe était lancée. Des mois cloîtrés, ensemble, à s’changer misères et bonheurs. Tu avais longtemps omis d’évoquer son prénom, parce que tu savais qu’elle était dans une position inconfortable. Mais tu faisais un choix pour elle. Ici, Nyla semblait pour une fois complètement de ton côté, à travers des paroles que tu interprétais. Ilse ne comprenait pas, évidemment. Ilse était bien la dernière au courant de l’alchimie entre les deux. Bien que le dortoir soit connu aux yeux de tous, personne n’avait eu écho d’un quelconque rapprochement, si futile soit-il, désormais. « Ça fait plusieurs années qu’on dort dans la même chambre, tu crois qu’on ne s’est jamais parlé ? » tu balançais, la phrase lourde de sens. Tu ne cherchais pas à la rectifier, la détailler afin qu’Ilse n’image rien. Il n’y avait jamais rien eu avec son amie. Cela aurait été impossible. Jamais tu n’aurais pu trahir Ilse, cette femme que tu avais tant aimée. La voix de la Diman qui tentait de se contrôler, toi, toujours le regard vif, qui ne semblait calquer son comportement au tien. Non, tu n’arrivais à garder un sang-froid, une stabilité. Surtout après ses propos. Ça te frappait. Tu ne la connaissais tellement plus que tu ne savais même pas si elle faisait ça pour te blesser ou prouver ignorance. Elle savait bien que tu avais toujours été mis de côté par tes parents, qu’il n’y avait eu que Romane pour te soutenir lors des moments de solitude. Ton grand-frère, qui aurait dû servir de modèle, t’avait toujours reproché moultes actions, et l’autre jumelle, moquée de tes réactions. Alors oui, oui, tu avais grandi dans la peur de ne compter pour personne. Petit à petit, les rencontres lycéennes avaient fait que tu t’étais lié, te sentant enfin vivant. Mais il n’y avait eu qu’avec elle que tu avais ressenti une réelle vie, une réelle reconnaissance. Alors tu avouais, dans une dernière confession « Oui j’ai peur que tu m’oublies ». Le corps qui se braquait, le corps qui ne voulait plus parler après ces mots, le cœur qui ne voulait plus partager. Elle se leva, parti pas très loin, le dos tourné. Mais déjà tu ne t’intéressais plus. Tu voulais partir. Sauf qu’il n’y avait plus Nyla pour te consoler. Tu étais seul. Si Ilse avouait finalement qu’elle ne pouvait te remplacer, tu ne retenais que quelques brides de mots. Futiles. Ton corps qui se lève, qui retourne au coin que tu t’étais approprié. Un endroit à nettoyer, sans penser au fantôme derrière soi. « Tant mieux si tu réussis à vivre sans ». Tu n’avais plus envie de te battre, tu avais posé les armes. Si, dans un dernier appel à l’aide, tu lui avais fait comprendre qu’il n’y avait eu qu’elle, qu’il n’y aurait certainement qu’elle, tu te rendais à l’évidence. Elle ne voulait plus avancer à tes côtés. Alors, se fut seul, que tu repris les éléments nécessaires au nettoyage imposé. Déjà tu tentais d’oublier ta peine à travers des mouvements acharnés contre les parois. Un travail que tu voulais rapide, le plus rapide pour t’éloigner d’elle. A jamais.
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Ilse Aliegheri
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyDim 10 Juin - 21:43

Il y a bien eu des doutes, et pas seulement qu’une fois. Ilse avait comme une nappe grise de points d’interrogation flottant à l’arrière-plan de ses pensées de façon continue, mais surtout quand Nyla fuyait bizarrement son regard, tout à coup. Et maintenant c’est dit, c’est cru : la vérité est simple. Pauvre petite Izzy, mais qu’avais-tu en tête et qu’imagines-tu donc ? Elle est là et elle tente d’encaisser l’onde de choc, tout en sachant très bien qu’elle a l’air pitoyable ; elle semble si petite, minuscule, ignorante, avec cette moue particulière qui lui réduit encore les lèvres – c’est pour mieux s’empêcher d’exploser.

Elle n’a pas envie de perdre ses moyens ni d’exploser non plus, justement. C’est pas son truc, chez elle on parlait bas, on ne parlait pas aussi ; quand le silence s’éternise tout autour c’est d’autant plus difficile que d’empêcher les pensées de devenir des cris, des cris si forts qu’il vous perceraient les tympans de l’intérieur.
Nyla dans la chambre d’Adan et Adan dans la sienne, la réciproque fonctionne, c’est comme une équation et elle ignore où se trouve l’inconnue, le fin mot de l’affaire. Ce que Nyla fait depuis des années dans la chambre d’Adan – et Adan dans la sienne ? Il y a toujours des doutes, au fait, et Ilse voudrait se boucher les oreilles pour étouffer ce que sa tête lui hurle. Dans un sursaut de bravoure, elle entrouvre les lèvres ; celle du bas tremble un peu.
« Je ne savais pas. »
On dirait que tout son fluide vital a été absorbé par cette phrase. Pourtant, il va falloir se dévider encore, en donner plus, se dépouiller d’un bout d’intimité, un morceau de peau nue à une place indécente.

Et ça ne suffira pas.
Et ça ne sera pas assez pour apaiser les choses, mais qu’est-ce qu’elle a pu croire, elle s’est illusionnée. On ne fait pas taire les démons en remuant les plaies, la chair à vif est du rouge des organes, trop sombre et écœurant. On ne peut jamais les tuer, et tout ce qu’elle pourra bien dire est inutile, parce qu’il ne l’écoute pas, pas vraiment. Il n’a peut-être qu’envie de lui faire mal et si c’est le cas c’est réussi, complètement.
Elle pourrait à nouveau bredouiller : jamais. Jamais, pour qui est-ce que tu me prends ? Jamais je ne serais capable de t’oublier et il m’arrive parfois de me faire du souci avant de m’endormir, lorsqu’il m’a semblé que tu toussais dans le couloir.
Mais ça ne sert à rien, à rien parce qu’on dirait plutôt qu’il veut seulement clamer qu’il la déteste, qu’elle est mauvaise et insensible, c’est ainsi qu’elle le prend : tant mieux pour toi.

Elle n’entend que le bruit de ses frottements acharnés sur la paroi, auxquels se mêlent d’autres voix du passé, trop de voix, trop de fois autrefois : les yeux de son grand frère, aussi obscurs que ceux d’Adan sont clairs, et ses mains qui s’agitent pour signer des reproches les mauvais jours, t’es égoïste, tu ne comprends rien, c’est de ta faute ; la voix bien réelle de son père : franchement Izzy, ce n’est pas le moment.
Il faut se taire, il a toujours fallu se taire.
À trop vouloir retenir, elle n’a jamais songé qu’elle pourrait imploser.
Ilse secoue mécaniquement avec vigueur la tête, les voix sont trop puissantes et la culpabilité, liquide acide, la ronge et monte plus haut à son assaut. « Ne me fais pas ça. »
C’est une prière ou bien un ordre, elle ne sait pas, elle va d’un coup vers lui, s’y plante, et comprend qu’elle ne pourra jamais bouger de là, hormis si elle se brise.
« Dis-moi ce qu’il faut faire. J’ai jamais demandé à ce que tu me pardonnes, je veux juste que t’ailles bien, je ferais n’importe quoi mais je peux… je ne peux pas vivre comme ça. »
Elle réalise en le croisant qu’elle redoute son regard. C’est terrible, à la limite de l’ironie : dire qu’elle a tant aimé qu’ils la fixent, ces iris-là…
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Adan Rogers-Morris
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyLun 11 Juin - 15:59

I had all and then most of you, some and now none of you.
I don't know what I'm supposed to do, haunted by the ghost of you. Oh take me back to the night we met

Nyla et toi c’était l’histoire d’apprivoisement. Ils s’étaient d’abord échanges des banalités, parce que Nyla était au-dessus de tout, elle avait juste la joie de retrouver son frère, ici à l’université. Puis vous vous étiez évité, pour de multiples raisons. Jusqu’à ce qu’Ilse et toi vous mettiez ensemble. Nyla avait alors baissé ses gardes, toi aussi, puisque les groupes n’étaient rivaux que par nature. Des échanges, des nuits blanches, des rires, des regards sous les draps. Sans jamais avoir le temps de se rapprocher, d’effleurer le corps de l’autre, de se croiser sous la douche. Platonique. Même lorsque tu la regardais dormir, paisiblement, après ses angoisses nocturnes. Puis Ilse et toi vous étiez déchirés. Tu craquais, tous les soirs, la tête plongée entre écriture et peinture, le corps submergé par l’eau et les pleurs, le cœur enfuit dans un au-delà. Les respirations saccadées. Nyla qui tentait d’être là pour ses deux amis, à des degrés différents. Elle n’avait pu couper la poire en deux, évitant finalement les deux, créant des conflits par loyauté, sans même chercher à le vouloir. Et voilà que tu en profitais pour insinuer un rapprochement plus fort, plus intense. Alors que vous n’alliez jamais voulu un seul instant aller plus loin. Si Ilse ne savait pas, d’autres avaient douté, s’était posé des questions. En premier Oxlene. Puis Romane parfois. Tu ne répliquais pas davantage, supposant que c’était déjà assez à encaisser pour la Diman. Tu tournais la tête, les épaules relevées. Il n’y avait plus rien à dire et seul le silence pouvait rallier vos deux esprits. Sans paix aucune. Tu cherchais pourtant la tienne, le balais tapant les parois. Des mouvements saccadés, trop énervés pour faire un travail appliqué. Tu te disais après tout qu’il n’y avait pas besoin. Alors, à l’effigie des boxeurs, tu rejetais ta colère dans le bénévolat forcé. Les veines épaisses, le cœur lourd. Tout semblait peser des kilos insurmontables. Le corps qui s’approchait. Tu ne voulais pas te retourner, tu ne voulais pas affronter à nouveau son regard. Il fallait tourner la page que tu te disais. Alors pour cela tu pensais à Leo. La voiture, le vin. Tu pensais à l’italienne à l’accent envoutant. Tu pensais à tout ce que tu pouvais afin d’éviter les débordements émotionnels. Mais Ilse était bien plus qu’une pièce de puzzle, elle était un tout dont tu n’arrivais à vivre sans. Ses paroles qui te désarmaient davantage, te prenant toutes tes dernières forces à l’image d’un Détraqueur. Tu l’écoutais, les oreilles relevées, dos contre elle. Sa voix qui déraillait, tes yeux qui se retournaient subitement. Je ne peux pas vivre comme ça, qu’elle disait. Tu te levais, une nouvelle fois. Une dernière fois ? Le regard qui ne faisait qu’observer ses iris. Un élan. Une tentative. Ta main qui vint s’appuyer contre le mur du toilette. Le corps qui la plaquait contre. « Parle-moi Ilse, s’il te plaît » que tu invoquais dans un dernier souffle. Ta seconde main qui chercha refuge près de son cou, dans ses mèches de cheveux. Les lèvres qui dérobèrent les siennes. Un vol. Un besoin. Ton corps qui semblait revivre au contact de son corps. Un baiser intense dont tu ne voulais te décrocher. « Je ne sais pas ce qu’on peut faire » tu parlais quand même, ton front collé au sien. Ton corps qui tremblait. « On s’est évité et ça n’a pas marché… » t’enchérissais, sans pouvoir continuer davantage. Tu t’attendais sûrement à ce qu’elle te pousse, mais tu n’y pensais juste pas. Tu profitais seulement de ses secondes de bien-être. Les rêves d’un soir.
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyMar 12 Juin - 20:41

Parler, mais pour quoi faire. Si ç’a jamais été utile, ça a de toute façon été rendu impossible, il y a cette boule, cette chose qui tord la gorge et qui la bloque, les mots n’ont plus qu’à remonter, à rester des pensées, mais des pensées qui hurlent et ne sortiront pas. Les gestes remplacent les ensembles de syllabes, peut-être que rien de toute manière n’aurait eu de sens ni n’en a à présent ; la seule chose qui paraît réelle n’est pas la sensation du mur plat dans son dos mais cette fichue douleur. Et Ilse comprend en se perdant dans le regard d’Adan qu’elle n’est pas morte au fait, elle ne s’est juste jamais autant sentie au fond du trou. C’est terrifiant. Ça dure une demi-seconde.

La preuve qu’elle a encore une âme et un cœur fonctionnels c’est qu’il les lui aspire par les lèvres.

Elle presse un peu plus fort sa bouche contre la sienne, étrange ce que le corps engrange comme sensations, il doit être fait de cire et être modulé par les rencontres qu’il fait. Il y a eu d’autres baisers et des étreintes depuis leurs tout derniers, mais rien qui ne paraisse familier comme cela, bien entendu, rien qui n’éveille les souvenirs flous en chaîne. Entre autres ça rappelle l’herbe dans laquelle il n’existe rien de mieux que de passer l’après-midi couché à observer le ciel, tous ces après-midis… à contempler le lac paisible du ciel, et Ilse a souvent eu envie de se pencher et pouvoir y nager.
Tous ces après-midis, tous ces matins et tous-ces-jours-ces-nuits.

Front contre front, ils n’ont jamais été si proches depuis un an – elle sent son souffle lorsqu’il lui parle – et ça n’a pourtant jamais paru aussi insoluble. Ilse a du mal à avaler, à respirer, à ne pas arborer cet air souffrant, il faut tout déplier et forcer le passage, doucement.
« Tu me manques. » Sans cette main qu’il semble lui avoir tendu en lui offrant de parler, elle n’aurait jamais osé le dire. C’est un constat qu’on peut qualifier d’inutile, ils auraient pu vivre sans puisque ça ne les avance à rien, c’est un état des choses : c’est tout simplement là. Il lui manque. Ça dure depuis un an, ça pourrait continuer, elle y croit, on apprend, on peut tout supporter. Mais son cœur n’est pas seul dans la balance, il y a ce quotidien qu’il faut régler et qu’ils ont mal géré jusque là ; on s’évite, on s’ignore, ça ne change rien.
Elle se décolle un peu de lui parce qu’elle ne se sent pas décemment de lâcher ça en percevant ses légers tremblements.
« On a été ensemble et ça n’a pas marché non plus. » Leur échec. La faille dans le système des compatibilités. Est-ce que tous les étés auront ces teintes amères parce qu’ils seront différents de ceux de leur âge d’or ? Jusqu’au bout de ses jours toutes les saisons seront-elles par avance dépouillées, dévidées ?
Il va bien falloir vivre.
Ilse a la tête baissée vers le carrelage et prononce en écho, lentement : « Je ne sais pas ce qu’il faut faire. » Elle la relève, a une espèce de frissonnement des lèvres qui peut passer pour un sourire, essaie d’être courageuse. Elle passe subrepticement la main dans ses cheveux à lui comme une maman le ferait pour remettre en place l’une des mèches de son fils, une mèche qui n’en a nul besoin.
« Promets-moi que tu ne penseras plus des choses pareilles. Tu es quelqu’un de génial, et tu feras de belles choses. Personne ne t’oubliera. Surtout pas moi. »
Un peu cliché, à la portée douteuse : c’est tout ce qu’elle parvient à donner. Elle s’éloigne, la transition est brusque pour reprendre ce ménage mais c’est tout ce qu’il reste à faire, pas vrai, il faut le faire ? De nouveau dos à lui, Ilse a cette impression que ce ne sont pas des mètres qui les séparent – elle ne voulait pas s’éloigner mais c’est comme ça : les parenthèses ne s’ouvrent qu’à condition qu’on les clôture. Le diable fait payer tout ce qu’il offre, au prix fort.
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Adan Rogers-Morris
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MessageSujet: Re: DEBOIRES ET ENTRETIENS   DEBOIRES ET ENTRETIENS EmptyMar 12 Juin - 22:36

I can't erase the times that you hurt me and put tears on my face and even now, while I hate you, it pains me to say.
I don't wanna be without you. I don't want a broken heart, don't wanna take a breath without you, babe

Un rapprochement, que tu tentais. Ta dernière carte. Ton dernier jeu. Si vous n’arriviez à vous expliquer par des mots, tu voulais au moins lui faire comprendre ce que tu ressentais, par des gestes. Une affection, une rage qui s’exprimaient avec conflit. Mais elle était là, sous tes bras, les lèvres qui appuyaient les tiennes. Elle soutenait ton baiser. Ton cœur qui s’amplifiait, qui se rassurait. Les yeux à demi-clos, tu reprenais ton souffle, l’oxygène nécessaire pour les prochains jours. Une nostalgie, une frustration, qui se comblaient par quelques secondes de répit. Ses paroles qui te firent sourirent. Et si tout redevenait comme avant ? Comme à votre première rencontre ? Tu avais envie d’effacer le temps, de faire comme si rien n’avait jamais eu lieu. De redoubler d’efforts et d’attentions, de supprimer les erreurs. Tu aurais pu créer des ponts tant ton énergie se retrouvait propulser, une dernière fois. Un sourire qui restait, figé, avec des yeux brillants. Doux soulagement qui venait se créer un manteau. Son corps qui se décollait, le regard qui suivait son mouvement en arrière. Elle partait déjà. Tu la voyais s’en aller, les mots avec. Tu avais envie de riposter, de jouer, une nouvelle fois. Tu voyais déjà l’avenir, les montagnes à grimper et les lacs à traverser. Tu voyais déjà toutes les épreuves avec elle. Quelques secondes réunies t’avait fait oublier tous les questionnements récents. Tu te voyais déjà réconcilier avec Nyla, oublier tes doutes sur ta sexualité vis-à-vis de Sae. Un mirage. Tu ravalais tes sentiments. Tu savais bien que c’était trop tard lorsque déjà tu sentais des gouttes chaudes rouler le long de tes joues. Un regard qui se maintenait, avec difficulté. Sensibilité accrue. Une deuxième séparation. Un deuxième échec. Les mêmes mots à chaque fois. Et si tu étais quelqu’un de génial, tu n’étais pour autant pas suffisant pour elle. Si tu accomplirais de belles choses, ça allait être sans elle. Et si elle ne t’oublierait pas, comme les autres, elle ne vivra pas à tes côtés. Le souffle dur, court. Des difficultés à respirer, à garder les jambes accrochées au sol. Tu te maintenais de toutes tes forces contre le mur, avec ta main qui avait réussi à la garder près de toi quelques secondes. Tu ne l’observais plus, lorsqu’elle partit. L’autre main qui venait s’accrocher à ton buste. La main qui tentait de contrôler le flux cardiaque. Les sanglots, que tu ne pouvais désormais plus compter. Des scénarios multiples qui s’entrechoquaient dans ta tête. Est-ce que ça valait le coup ? de s’exprimer une dernière fois. Tu ne pouvais pas la supplier de t’aimer une nouvelle fois. Ce n’était pas de sa faute si tu avais tenté de l’oublier avec la belle Leo. Ni la sienne si tu n’arrivais pas à te débrouiller sans elle. Elle avait été le pilier que tu avais toujours recherché quand déjà petit tu étais abandonné. Seulement une gamine, une sœur, qui tentait de soutenir un grand-frère au cœur brisé. Tu ne pouvais pas non plus reprocher à Ilse de t’avoir abandonné au moment où tu avais le plus besoin d’elle. Elle ne savait certainement pas que Félix était arrivé au même moment sur le sol écossais. Elle ne savait pas que tu étais désemparé. Que Joshua et Félix t’avaient laissé, sans même l’espoir de retrouvailles. Il n’y avait eu plus que Philéas, dans un dernier espoir, qui avait tenté de soutenir tes jambes qui glissaient doucement le long du mur. Non. La main qui s’appuyait contre le mur, puis contre le lavabo et enfin la porte. Tu n’en avais plus rien à faire de ce bénévolat. La gorge qui se serrait. La solitude qui revenait. Tu sentais ton portable vibrer contre ta poche. Mais il n’y avait que toi et tes pensées noires dans ces moments-là. Adieu ma louve.
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