bloodstream
ft. alix & vladimir
La journée avait été banale pour Alix.
Elle avait passé sa matinée à l’université, suivant quelques cours de gynécologie, puis de pédiatrie. Elle avait ensuite déjeuné avec un de ses camarades futurs médecins et son après-midi s’était déroulé à la bibliothèque. Dans les rayons de livres dédiés à la santé, puis sur cette table dans le coin de la salle d’études, celle qui devrait porter son nom tellement elle y posait souvent ses affaires. Tant d’heures passées à réviser ses cours et à s’instruire sur tout ce qu’elle avait abordé brièvement en stage... Cela ne dérangeait pas la jeune Adlane qui figurait parmi les meilleurs étudiantes de sa promo. Elle aimait étudier autant qu’elle aimait pratiquer, encore fallait-il que le thème l’intéresse... Mais même quand il s’agissait d’apprendre par coeur des leçons en gériatrie, Alix ne se défilait pas. Après tout, elle savait ce qu’elle voulait et ce qu’il fallait pour l’obtenir.
Une journée banale qui aurait pu se terminer de façon tout aussi banale, mais le destin en décida autrement. Alors qu’elle quittait l’université et se dirigeait vers le centre commercial en passant par les petites rues moins passantes de la ville, Alix assista à une scène à la fois fortuite et malheureuse. Un adolescent en skate, d’environ quatorze ans, qui s’adonnait à des figures périlleuses sur une rambarde, manqua un saut et se ramassa sévèrement sur le goudron. Il était à quelques mètres à peine d’elle, étalé à moitié sur la rue, à moitié sur le trottoir, et semblait en bien mauvais état à en entendre son cri. Alix abaissa son casque de musique sans même prendre le temps de mettre le son en pause et se rua vers le jeune blessé.
“Comment tu te sens ?” Elle crut à une simple figure ratée. Mais en voyant les morceaux de verre sur le sol, le sang qui coulait généreusement au niveau de sa cuisse puis de sa main, et en comprenant qu’il n’accusait pas seulement le contre-coup de sa gamelle, Alix déchanta. “Putain de merde..” Marmonna le skateur, en panique à la vue du sang et sans doute en proie à la douleur. “Bouge pas, bouge pas.”
Alix releva sa tête et vit qu’une âme solitaire passait par là. Elle ne chercha même pas à le sonder du regard et lui fit un signe de la main. Sa voix détonna, telle une injonction. “Hey s’il-te-plaît, j’ai besoin de toi !” Le brun s’approchait d’eux et l’étudiante en médecine enchaîna déjà. “Il faut que tu tiennes ce bout de tissu sur sa plaie, ici.”A deux, ils allaient pouvoir l’aider mieux qu’elle toute seule. Et elle devrait maudire un peu plus tard l’individu qui avait décidé de briser une vitre de voiture à cet endroit précis.
