Heart beating like it's bleeding out (fb w/Isaiah)

Aujourd’hui, tu devais passer la journée avec Ophélia, une journée tranquille avec ta petite amie. Tranquille. Du moins c’est ce que vous vouliez essayer de faire. Parce que vous deux, parfois, on a l’impression que vous ne savez pas ce qu’est la tranquillité. Depuis quelque temps, vous passiez votre temps à vous disputer, pour un rien la plus part du temps. Mais c’est parce que vous êtes comme ça, tous les deux bornés, tous les deux entêtés, alors parfois, ça ne fait pas bon ménage. Vous deviez passer la journée ensemble et pourtant quand tu t’es levé, Ophé, elle n’était pas là. Toi, tu ne l’as pas entendu sortir, t’étais trop ko pour ça, parce que t’es rentré tard hier et t’as pas mal bu aussi. Trop. Tu devais d’ailleurs passer la soirée avec elle hier, mais t’es sortis avec tes potes et t’as pas vraiment fait gaffe à l’heure, t’as pas non plus fait attention à ton téléphone. Quand t’es rentré vous vous êtes embrouillés, encore. Et puis t’es simplement parti te coucher. Et ce matin quand tu t’es levé elle n’était plus là. Tu devrais peut-être le comprendre, et pourtant tu lui en veux, t’es énervé contre elle parce qu’elle te reproche sans cesse de passer trop de temps avec tes potes et alors que vous deviez passer la journée ensemble elle s’en va. Quoi qu’il en soit t’as passé ta matinée sur ton lit, t’as pas bougé. T’as récupéré de la soirée d’hier. Puis vers midi tu t’es commandé un truc au room service. Tu n’avais simplement pas envie de sortir sur le moment. Quatorze heures, le ventre plein, la fatigue dissipée tu files à la douche. Trente minutes plus tard, t’as un short et un débardeur lorsque tu vas t’asseoir sur le balcon. Histoire de profiter légèrement du soleil. Tu t’assoies sur une chaise longue, lunette de soleil sur les yeux, téléphone dans ta main et écouteur dans les oreilles. Assez fort pour bien entendre, mais pas trop non plus pour entendre ce qui se passe autour. D’ailleurs, une heure plus tard à peu près, t’entend la porte de la chambre s’ouvrir. Ophélia, tu te doutes. Alors tu te lèves pour te diriger vers elle. Tu t’adosse à la porte du balcon et tu la regardes entrer et faire comme si de rien n’était. On devait pas passer la journée ensemble aujourd’hui ? Tu lui lances simplement, sans un bonjour, sans un ça va.
 

Ophélia, elle est tout le temps comme ça, tout le temps là pour jouer la comédie. Quand il y a quelque chose qui ne lui plait pas, qui la blesse venant de ta part, elle usera plutôt de l’ironie, de l’humour ou fera quelque chose en retour plutôt que te dire ce qui ne va pas. Et c’est ce qui t’énerve la plus part du temps. Aujourd’hui, tu penses que c’est à cause de ta soirée d’hier qu’elle est sortie au lieu de passer la journée avec toi. Alors quand elle rentre finalement, tu ne lui dis ni bonjour, tu ne lui demandes pas comment elle va. Tu lui demandes simplement si vous ne deviez pas passer la journée ensemble. Elle a un accueil bien différent que le tien, mais il sonne faux. Tu la connais Ophé depuis le temps. Tu réponds par un sourire, un simple sourire, qui peut sembler vrai quand tu ne connais pas Isa, mais qui cache bien des choses quand tu le connais. Tu restes adossé à la porte du Balcon en l’écoutant de donner une explication. Derrière celle-ci tu le sens, il y a un reproche qu’elle n’explique pas clairement. Donc, tu as décidé pour moi que je préférerais aller à la plage avec mes potes ? Tu le sais qu’elle t’en veut pour hier soir, du moins tu te l’imagine vu son attitude, vu sa réaction. Il ne t’est pas venu à l’idée de me demander ? C’est pas toi qui voulait qu’on passe la journée ensemble d’ailleurs ? Ouais, tu te souviens qu’elle t’as demandé il y a quelques jours que tu lui réserves la journée d’aujourd’hui. Juste elle et toi. Pas de potes, ni les siens, ni les tiens, ni ceux que vous avez en commun. Juste elle et toi.
 

L’attitude d’Ophélia t’énerves un peu. Voir beaucoup. Mais tu restes calme Isa. Alors que tu lui parles, elle sourit, c’est faux, tu le sais, mais elle sourit. Elle se pose sur le lit avec son téléphone. Elle répond à des sms, et ça t’agaces. Tu détestes quand elle fait ça, celle qui s’en fou. Mais tu ne préfères rien dire, pour le moment. Tu n’as pas envie de montrer que ça te saoule. C’est du pareil au même, t’as décidé c’est tout. Elle te parle ensuite des promesses que tu ne tiens jamais. Tu tiens tes promesses en règle général. Il t’arrive cependant d’oublier quelque fois. Mais ce n’est pas intentionnel, pas vraiment. Et puis finalement elle se redresse. Et là tu le vois qu’elle est énervée, parce qu’elle n’a plus ce sourire au bout des lèvres, elle n’a plus ce ton neutre lorsqu’elle parle. Donc il s’agit de ça, une petite vengeance spéciale Ophélia c’est ça ? Parce soit disant je ne tiens jamais mes promesses ? Je t’ai dit que je n’avais pas vu l’heure, c’est pas la fin du monde non ? Peut-être qu’au fond de toi, tu sais que t’as tort, tu sais que tu aurais dû passer la soirée avec Ophélia, mais t’étais avec tes potes et parfois, t’as tendance à agir comme si tu étais célibataire. Comme si, parce que même si depuis que t’es avec Ophé il t’est arrivé de draguer des filles, tu ne l’as jamais trompé. C’est plus dans ton comportement en fait. C’est vrai aussi que t’aurais pu lui envoyer un message, mais tu n’y as simplement pas pensé, toi qui pourtant est toujours avec ton téléphone. Ironique non. Et pourtant Isa tu ne t’excuses pas, t’as pas envie. T’es peut-être con de pas le faire, mais tu ne le fais pas. Au lieu de faire des trucs comme ça, tu ne peux pas simplement directement dire ce qui ne va pas ? Tu sais qu’elle est comme ça Ophélia, elle n’aime pas dire quand il y a quelque chose qui la blesse, qui l’énerve, elle préfère user d’autres solutions et ça, ça t’agaces.
 

Elle te dit qu’elle a des circonstances atténuantes, toujours avec ce même sourire au bout des lèvres. Ce sourire t’aurait envie de lui arracher. Mais tu ne dis rien. Tu ne dis pas que son attitude t’énerve, tu le dis pas vraiment. Mais elle doit le savoir. Elle doit savoir que ce petit air ne te plait pas.  Des circonstances atténuantes hein ? Tu ne peux pas t’empêcher d’émettre un léger rire. Elle en fait exprès Ophélia. Avec ce petit sourire, cet air je m’en fou, tout ça et finalement elle se redresse, elle s’emporte un peu et elle finit par te montrer qu’elle est énervée, embêtée. Et toi, tu t’avances un peu plus vers elle, tu ne restes plus adossé à cette porte de balcon. Tu lui dis que tu n’as pas vu l’heure et que ce n’était pas la fin du monde, et elle te répond que dans son cas non plus. Elle a toujours les mots qu’il faut. Elle a toujours réponse à tout Ophélia. Donc si c’est pas la fin du monde on s’en fou alors ? Donc c’est pas grave si je sors avec mes potes comme hier. Tu cherches la petite bête Isa, tout le temps. Un peu comme elle d’ailleurs. Et puis aucun de vous deux ne veux avouer ses fautes. Aucun de vous deux ne veux admettre qu’il a mal agit. Parce que ce n’est pas dans vos habitudes. Parce que votre caractère ne vous le permet pas. Tu sais très bien de quoi je veux parler Ophé. De faire comme si tout allait bien et ne me dit pas que ça va, parce que sinon, on aurait passé la journée ensemble aujourd’hui. Et puis elle te parle de tes potes, de la drague, en disant bien que ce n’est pas grave. Un petit rire sort de ta bouche. Tu ne sais pas trop pourquoi, la situation peut-être. Mais qui te dit que j’ai dragué ? Ok j’ai bu, mais à ce que je sache tu n’étais pas là pour voir si j’ai dragué des meufs ou pas ? Je me trompe ? T’es toujours là à faire des déductions. T’es de mauvaise foi Isa ? Peut-être bien. Parce qu’elle te connait Ophé, elle sait comment t’es, elle sait que tu aimes plaire, elle sait que tu aimes séduire. Ça fait partie de toi.  Alors dis-moi c’est quoi qui te déranges, c’est que je sorte avec mes potes ou que selon toi je ne fais que draguer ? T’arranges pas les choses Isa. Tu ne sais pas pourquoi t’es comme ça.