you wanna be high for this (adean)

Première soirée de l’année. Felix était là. Félix t’embêtait encore avec ton alcoolémie déviante. Tu te ramenais toujours avec une bouteille de vin. Tandis que les autres étaient accompagnés de vodka, redbull. Tu te distinguais. Non pas parce que tu venais d’une origine aisée. Vous veniez tous de ce milieu. Mais parce que ton palais n’arrivait à supporter les pourcentages d’alcool frôlant le 50. Alors tu avais ton bordeaux, que tu ne buvais que dans des coupes. On te connaissait maintenant. On savait qu’il n’avait pas besoin de cacher la texture rougeâtre dans une red cup. Tu étais connu pour ta faible pratique alcoolique. Tu continuais d’observer Felix. Ses bières fraîchement choisies « parce que c’est de la flotte ce qu’ils ont ». Ton verre s’enroulait entre tes doigts créant de lourdes vagues de boisson. Tu buvais peu. Trop peu pour t’intégrer à l’ambiance qui montait de plus en plus. Tu voyais bien qu’on te regardait étrangement. Les gens se demandaient toujours ce que tu foutais avec les penetrators. Tu n’étais pas comme eux. Tu fis glisser ta chaise en arrière, un regard en biais au groupe avec qui tu parlais et tu partis t’isoler dans la cour. Les confréries avaient toujours ces coins cachés, que peu ne connaissaient. Mais toi, à force de raser les murs, tu avais fini par découvrir quelques trappes, quelques recoins où tu pouvais être seul. A attendre tes amis boire et baiser. Mais ce soir tu n’allais pas être seul. On voyait au loin quelques personnes, elles se détachaient du pivot principal. Il restait de dos. On y voyait plusieurs bouteilles traînées. Ils avaient saccagé ton coin. Tu t’approchais quand même. Rare étaient ceux qui venaient ici. « Il me semble que la fête n’est pas ici », tu lançais cherchant à distinguer les courbes, les mouvements de l’ombre. Sans visage, tu avais une difficulté à apercevoir les personnes avec qui tu avais affaire. Seulement, l’étranger tourna son visage. Son cou qui restait ferme. Tu pouvais le reconnaître. Il avait osé prendre ton coin de liberté.

Si tu les trouvais tous pitoyables, un te faisait davantage de la peine. Ils riaient, de plein fouet à des blagues sans sens. Ils pensaient vivre la vraie vie, être heureux, profiter de leur jeunesse. En réalité ils ne faisaient que massacre les derniers morceaux d’intelligence qu’ils pouvaient avoir. Et ce n’était pas le brun qui allait rattraper leurs comportements. Il commençait à se diriger vers toi. Ta réaction fut de faire un pas en arrière. Directement. Il était ignoble. Sa respiration chaude qui sentait la vodka. L’alcool aidant, il devint plus tactile. Tes épaules se refermèrent sur elles-mêmes, adoptant une position de vieillesse. Tu cherchais par tous les moyens à éviter tout contact avec cet individu. « Non. Dean. Je pensais avoir enfin trouver un endroit avec des personnes dignes » tu soufflais, jetant un regard aux personnes en face de vous. Elles ne vous observaient pas. Elles continuaient toutes de boire, de plus en plus vite. Cela te rappelait ton bizutage, quelques soirées au Pays-de-Galles. Tu te lançais parfois aller à ce genre d’attitude. Parce que Félix, parce que tes amis. Mais tu te rendais toujours, avec un œil extérieur, à quel point tu ne voulais pas sombrer dans ce genre de facilité. Tandis que tu regardais droit devant toi, des palpitations s’aventurèrent d’un seul coup tout ton corps. Il venait de te voler ton verre. Non sans te toucher. Te frôler, d’un simple bout de doigt. Tu déglutinais. Il se plaça devant toi, bu d’un coup sec ton verre que tu goûtais depuis déjà une heure. Tu levais les yeux au ciel. Il pourrait boire n’importe quoi. Même l’essence. « Je ne suis pas venu nous voir ». Tu cherchais à clarifier la situation, même si c’était inutile. Vos regards se croisaient enfin. Tu n’évitais plus son regard. Finalement. « Toi ? Je ne savais même pas que tu existais encore… » Une fille, encore plus saoul te refila sa bouteille. On pouvait constater un mélange orangé. Tu devinais directement ce que c’était. Les filles prenaient toujours leur vodka avec du multifruit. Tu levais les yeux au ciel. Comprenant rapidement pourquoi elle t’avait refilé la bouteille. Elle vomissait non loin, faisant fuir les quelques écureuils. La moue maussade. « Qu’est-ce que tu fous là ? » tu renchéris, la bouche déformée à regarder la femme vomir son être.