(ophélia) baby don't cry

C'est finis. Maintenant tout est vraiment finit. C'est comme un déclic, comme une impression, comme une envie irrésistible de pleurer. Tu viens de laisser Hendrix derrière toi, lui disant de prendre soin de lui avant de fuir, les yeux rouges, les larmes aux yeux. Quand tu arrives enfin au bâtiment des Diman, tu tentes de te reprendre. T'as les yeux rouges mais ça devrait passer si tu cours rapidement au niveau des dortoirs. Tu gardes ton sac sur ton épaule et quand tu passes la porte tu lances un rapide « salut les filles » généralement tu vas les voir, tu lances une connerie ou tu sautes sur le dos d'une de tes sœurs de sororité mais pas là. T'as même pas fait attention que Ophélia etait là. Pourtant on remarque rapidement cette demoiselle. Mais non, tu grimpes rapidement à l'étage pour aller dans ta chambre. Cassandra n'est pas là, comme toujours tu dirais, alors tu balances ton sac dans ton lit qui n'est même pas fait, et tu ressors aussitôt pour courir aux toilettes de l'étage. Tu t'y enfermes, et tu pleures. Tu te laisses tomber sur le sol, glissant le long de la porte et ramenant tes genoux contre toi. Jamais tu n'as été dans un tel etat, jamais tu n'as pleurer devant tes sœurs, devant qui que ce soit autre que Priam. Les mains sur ton visage que tu enfouis dedans, tu te laisses aller aux larmes. Et quand finalement tu vois que ce n'est pas assez, tu viens te positionner devant la cuvette pour te forcer a vomir. une fois de plus. il faut que tu évacues cet angoisse, ce stress, ses sentiments qui te rongent, ton coeur en miette. Quand tu entends finalement quelqu'un tu lances un rapide « occupée » sans deviner qu'il y a cette blonde qui te connait que trop bien de l'autre coté de la porte.
 
 

 Evidement il fallait se douter que tu n'aurais pas pu etre tranquille. La tranquillité chez les Diman c'est rare, surtout quand une des soeurs ne va pas bien, comme toi actuellement. Pourtant ce n'est pas ton genre, pas ton style de pleurer, de montrer que ça ne va pas, tu te sens faible aussi bien physiquement que psychologiquement cette fois. Pour les filles, Billie, c'est avant tout une force de la nature, toujours de bonne humeur, toujours souriante, toujours amicale. Mais cette Billie là est rapidement partie prendre congés pour laisser une Billie triste et c'est surement la première fois en quatre ans d'université que tu es dans un tel état. Tu entends la voix derrière la porte, le prénom aussi. Il fallait se douter qu'une amie serait venue te voir. Ophélia, c'est pas la plus facile à vivre de la sororité mais c'est ton amie et malgré son caractère bouillant, vous vous ressemblez sur bien des points. Tu secoues la tête quand elle parle de médecin mais t'oublies qu'elle peut pas te voir alors que reprend simplement « ça ira.. pas besoin de médecin, ça ira.. » tu veux la rassurer, ne pas l’inquiété. Tu veux juste qu'elle pense que tu vas bien. Tu attrapes le papier toilette pour essuyer tes lèvres avant de sortir de là. t'as les yeux encore rouges et gonflés mais tu fais en sorte que tes cheveux en cache le plus possible. Tu rejoins l'évier, faisant couler l'eau et tu en passe un peu sur le visage avant de prendre de l'eau entre tes mains pour boire et rincer ta bouche et ce gout infecte. « t'inquiete pas, je vais bien. » toujours ce même refrain, isaiah serait là il s'énerverait à coup sur.
 
 

Ca fait trop mal. L'éviter, le voir de loin, faire comme si tout allait bien et ne pas avoir à lui parler. C'était facile, mais là, il était en face de toi, il était à quelques centimètres de toi et vous avez parler. Comme si vous n'aviez jamais eu cette rupture et qu'aujourd'hui c'était ce qui donné tout un sens à ces mois sans lui. mais tu ne peux pas te morfondre même si tu le voulais, parce que c'est pas ton habitude, c'est pas dans ton caractère que de montrer que ça ne va pas. Alors tu t'enferme le temps que la douleur passe, le temps que cette boule à l'estomac s'en aille, le temps que les larmes cessent. Mais la visite d'Ophélia stoppe tout, et tu ne peux clairement pas rester là à continuer. Alors tu prends sur toi, tu dis que tout va bien, tu dis que ça ira. Tu quittes le cabinet des toilettes pour passer de l'eau sur ton visage et elle remarque immédiatement que tu as pleurer, que tu as vomis aussi par la même occasion. Mais quand finalement elle reprend la parole, tu hausses un sourcil. Elle en arrive à une conclusion qui ne te plait pas alors même que tu ne sais pas ce qu'elle va dire. Elle ne va pas faire comme Isaiah et penser que t'es enceinte elle aussi ? Y'a d'autre raison pour vomir, comme une gastro ou une grippe intestinale. Moins glamour c'est sur mais t'as jamais été une fille glamour. Mais elle t'attrape pour quitter les lieux et revenir dans sa chambre ou elle vous enferme. Bon au moins sa colocataire n'est pas là et c'est très bien. Tu finis par prendre place sur le bord de son lit, tu passes une main dans tes cheveux alors que tu te reprends et qu'un sourire vient orner tes lèvres pales. « je vais bien.. c'était juste passager. » T'as peur d'entendre ces conclusions, de savoir ce qu'elle va imaginer, ce qu'elle va dire. T'as peur de devoir parler de Hendrix, de tes sentiments pour lui, de cette conversation. T'as peur de devenir faible, pire, de montrer que tu n'es aussi forte.
 
 

Aelys n'est pas là, tu sais que c'est sa camarade de chambre. Aelys c'est comme ta grande soeur mais t'as pas envie qu'elle te vois ainsi, t'as envie que personne ne te voit ainsi. Parce que c'est pas toi, ça te ressemble pas, parce que toi tu ne pleures pas devant les gens, parce que toi tu souris, tu rassures les autres et c'est pas toi qui doit être réconforter. T'as juste envie d’être seule, de dessiner pour tout oublier, de dessiner pour l'oublier, lui. Tu restes assise alors qu'elle s'installe a coté de toi, elle se fait douce, tu serais presque surprise de la voir comme ça mais tu sais qu'Ophélia est ainsi avec ceux qu'elle aime, sinon elle s'en moque, ça lui passe au dessus, mais pas avec ceux qu'elle aime. Elle prend tes mains, elle est toute douce, ça te rassure un peu même si tu ne comprends pas forcement ces mots. Ton problème ? Est-ce que finalement elle aurait comprit ? T'en sais rien, alors tu finis par te lever, sans la rejeter vraiment, t'as juste besoin de marcher, de faire les cents pas. Tu glisses tes mains dans tes cheveux, tu pourrais tirer dessus si ca pouvait te remettre dans un bon état d'esprit. Mais là y'a rien qui sort, quand t'ouvre la bouche, y'a pas de son, alors tu resserres les lèvres et tu penches la tete en arrière. Tu fermes les yeux, te stoppant, t'essaie de reprendre une bonne respiration, c'est pas comme si la méditation ou le yoga pouvait faire quelque chose pour toi de toute façon. Et enfin tu réussis. « y'a pas de solution à un coeur brisé, Ophé » que tu soupires avec tristesse. « c'est tout c'est comme ça. faut que j'aille de l'avant.. mais j'y arrive pas. ça fait quatre mois que je le sais.. pourtant.. c'est comme si je venais tout juste de comprendre. » Toi tu parles de ta rupture évidement.
 
 

Enceinte. Encore ce mot. Non t'es pas enceinte, t'as même utiliser ta dernière boite de tampax y'a une semaine. Et puis en quatre mois tu l'aurais remarqué si tu avais un mioche dans le ventre. Non mais que tu sois contre devenir mère mais pas là, t'as que vingt-deux ans, t'as encore plein de rêves et de projet à réaliser avant de pondre un gosse. Tu tournes les yeux vers elle, plutot blasée cette fois. « c'est Isa qui t'as dit ca ? Parce qu'il s'est mit dans la tête que j'étais enceinte.. » Tu secoues la tête en soupirant, tu reprends les cent pas en écoutant ton amie. Mais c'est difficile, tu finis par acquiescer quand elle parle d'Hendrix. Oui tu l'as vu, tu lui as parlé, et c'est pire qu'avant. Tu ne sais plus quoi faire pour réussir à l'oublier. Est-ce que tu dois devenir comme ces filles et te bourrer la gueule pour finir avec un mec que tu ne connaîtras même pas ? Non, t'es pas comme ça, tu ne bois pas à outrance et encore moins pour oublier. Tu finis par revenir t'asseoir sur le bord de son lit et tu viens même poser ta tête contre son épaule en fermant les yeux, quelques larmes roulant sur tes joues. « il est venu me voir qu'on.. que je lui pardonne.. c'était douloureux.. difficile.. ça fait mal.. » tu passes une main sur tes joues avant de relever la tete « j'suis pathétique » que tu finis par soupirer en te redressant. Tu sautilles sur place, glissant tes mains dans les poches de ton jeans recouvert d'un t-shirt bien trop grand. « Ca fait quatre mois... quatre mois que je l'ai quitté.. alors pourquoi j'arrive pas à l'oublier ? Ca m'énerve ! » Tu grognes, tu t'énerves contre toi même.
 
 

Tu roules des yeux en parlant de grossesse, c'est chiant d'entendre ça a force. Alors quand elle demande si tu vomis souvent tu hausses alors les épaules « un peu.. c'est l'angoisse.. cette situation, j'arrive a rien avaler ca me reste sur l'estomac. » C'est d'une petite voix que tu dis ça, mais tu es persuadé que c'est ça en fait, que ton estomac te joue des tours avec le stresse. Tu l'écoutes à nouveau alors qu'elle approche de toi, qu'elle pose ses mains sur tes épaules pour te calmer un peu. Pourtant tu l'as regarde, t'as les larmes aux yeux. Est-ce que tu veux vraiment oublier Hendrix ? t'en sais rien, t'es peut être pas prête, t'as peut-être juste peur de l'avenir. t'en sais rien, tu sais pas et ça t'angoisse encore plus. T'es une battante, t'es forte, mais tu ne sais pas vraiment comment gérer tout cela. « Je sais pas Ophé.. je sais plus.. J'ai eu des copains, j'ai vécu des ruptures mais jamais ça n'a fait aussi mal.. » Tu soupires, repartant finalement t'asseoir. Tu fais que ça en fait, assise, debout, assise, debout. « je l'évite, je l'ignore parce que ça fait trop mal, parce qu'il me manque trop. Mais.. c'est finit. et c'est moi qui a mis un terme a tout ça.. je sais plus gérer.. » Tu pleures. Tu craques, mais c'est peut être ça qu'il te fallait. Tu enfouis ton visage entre tes mains pour cacher tes yeux et tes larmes par la même. Tu sanglotes, même si tu essaies de ne pas le montrer.

 

Prendre des medocs, voir un medecin, bientôt elle te dira d'aller voir un psy. Non très peu pour toi tout cela. T'as juste besoin de calme, juste besoin de retrouver une vie saine, de sentir que ton coeur ne va pas finir en poussière dès que tu sortiras de ce bâtiment, que tu n'aurais pas envie de pleurer en tombant nez à nez sur Hendrix. Pourtant tu l'écoutes, parce qu'elle est là et qu'elle prend soin de toi, parce qu'elle veut que tu ailles bien, parce qu'elle veut que tout aille mieux. C'est pas son genre d'habitude, c'est pas son point fort tout ça pourtant elle est là et ça te fait du bien de pouvoir compter sur elle. Évidement, si Isaiah apprend ça il te tuera parce que tu n'es pas allée pleurer dans ses bras mais bon, là, t'as besoin de la présence d'une fille, d'une soeur. Une chance que ces deux là ne se parlent plus vraiment depuis leur rupture, parce que tu donnerais pas chère de ta peau si elle lui en parlait. Tu l'écoute à nouveau, t'es pas obligé de l'oublier ? Facile à dire parce que t'as bien senti que lui, il voulait juste passer à autre chose. Il avait besoin de ton pardon pour ça, t'es peut être pas une lumière dans ce genre de domaine mais t'es pas idiote pour autant. Et l'idée qu'il puisse passer ses nuits avec d'autres filles te donnent la nausée. « c'est fini... c'est vraiment fini.. » Ca tu viens de le comprendre, avec cette discussion. Tu pleures, enfouissant ta tête contre elle pour te laisser aller cette fois.  « lui, il veut passer a autre chose.. c'est pour ca qu'il a voulu mon pardon, j'suis pas idiote tu sais.. c'est pas le genre de type qu'on laisse célibataire longtemps.. » Oui tu pleures, parce que tout ca fait mal. Parce qu'il finira avec une autre, parce que pendant ce temps toi, tu pleures.

 

Tu pleures et ça fait du bien, tant pis pour les yeux rouges et gonflés, de toute façon tu te maquilles pas vraiment sauf quand vous sortez entre fille, tu fais un minimum d'effort quoi. Mais la de toute façon tu t'en fiche. Tu finis par te redresser un peu, restant assise sur le lit et tu passes tes mains sous tes yeux pour les sécher. Tu sanglotes un peu moins, tu finis par hausser les épaules, tu ne sais pas si c'était une excuse pour venir te parler ou s'il voulait juste t'entendre lui dire que tu lui pardonnais pour continuer sa vie et avoir une conscience moins lourde. T'en sais rien. Tu l'écoutes dire la suite et tu finis par t'allonger dans son lit, sur le dos, les bras croisés sur ton visage pour le cacher. « J'en sais rien Ophé.. Il a le droit, on est plus ensemble.. il a le droit de fréquenter qui il veut et quand il le veut.. » Après tout c'est pas parce que toi tu en es incapable qu'il n'a pas le droit de faire son affaire de son coté, t'as rien a dire, même si c'est douloureux. Au moins tu ne le vois pas avec une fille, puisque tu évites les soirées ou il va. C'est déjà ça. « ca va aller.. j'suis forte.. » Tu tentes de te motiver, tu finis par quitter de nouveau le lit et tu lui souris. C'est pas le super sourire habituel mais c'est déjà mieux que de pleurer. « Il a dit qu'il ne m'embêterait plus.. » Il pense que tu ne veux plus le voir, parce que tu lui en veux ou pas colère, mais ça n'a rien à voir, c'est parce que ça fait mal.